Une chance pour la culture berbère ?
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Par la loi sur l’arabisation linguistique promulguée le 5 juillet 1998, le pouvoir algérien propose une politique d’arabisation qui doit pénétrer toutes les structures étatiques, administratives, scientifiques et sociales au mépris de la particularité berbère. Cette démarche rencontre d’ailleurs un certain succès et parvient même à arabiser certaines populations berbères du Mzab et des Aurès dont les facteurs de résistance sont moins forts. En Algérie, on aurait pu parler de linguicide voire d’ethnocide si les mesures prises suite à la forte résistance des Kabyles et au changement de gouvernement n'avaient pas nuancé cette évolution. La plus grande résistance des Kabyles se vérifie par la production culturelle, mais elle est caractérisée comme art populaire ou mise au rang de musée comme témoin d’un passé mort en Algérie. C'est pourquoi, la population immigrée et ses enfants pourraient apparaître comme une chance de survivance de cette culture. Mais dans quelles conditions le pari de conserver l’identité culturelle a été remporté par les anciennes générations de prolétaires kabyles ? D’autant que la question rebondit avec les nouvelles générations nées et scolarisées en France. En effet, comment peut-on se sentir Kabyle quand on n'est pas né en Kabylie, qu’on n’a pas été élevé ni grandi au sein de la société kabyle en Kabylie ? Comment peut-on se penser Kabyle alors qu’on n'a pas été soumis au travail de socialisation que toute la société exerce ? Il faut pour cela que les nouvelles générations se reconnaissent une identité kabyle. Dès lors, l’étude des conditions d’origine des émigrés est importante, puisque l’existence du migrant ne commence pas à son arrivée en France, c’est l’émigré qu’il faut envisager et ainsi son bagage culturel. Celui-là même qu’il transmettra (ou non) à ses enfants. Il ne s’agit pas d’examiner l'adaptation du migrant à la société d’accueil, mais plutôt la résistance de la culture d’origine à cette nouvelle société.