(1895-1945)
Un socialiste humaniste et chrétien dans la tourmente
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L’ouvrage de Pierre Autran, issu d’une thèse de doctorat d’État soutenue à l’Université de Bourgogne en 1994, retrace un itinéraire singulier, celui d’un intellectuel humaniste en politique : Robert Jardillier (1890-1945). Agrégé d’histoire et géographie, professeur brillant, musicologue apprécié, devenu député socialiste de la Côte-d’Or de 1932 à 1940, maire de Dijon (1935-1940) et surtout ministre des PTT dans le gouvernement de Léon Blum en 1936-1937, il est de nos jours quelque peu oublié.
L’ouvrage donne la clé d’explication de cet oubli et de ce refoulement. La carrière politique de Jardillier, compromise par les événements de 1940, a été interrompue cinq ans plus tard par une mort prématurée, à l’âge de cinquante-cinq ans, loin de la Bourgogne, à Marseille. En juin 1940, il a quitté sa ville à la veille de l’arrivée des troupes allemandes, ayant cru obtenir l’accord du préfet pour diriger l’évacuation des services municipaux. L’abandon de Dijon par son premier magistrat a laissé un goût amer, on ignorait qu’il avait souhaité regagner immédiatement son poste.
Par ailleurs, son court mandat a été occulté par ceux, beaucoup plus longs, de ses successeurs de droite de l’après-guerre : le chanoine Félix Kir (1945-1968) et le professeur Robert Poujade (1971-2001). Ce n’est qu’en 2001 que la municipalité dijonnaise est redevenue socialiste avec François Rebsamen.
Fils d’un employé des PTT, Pierre Autran, alors élève de sixième dans un lycée marseillais, a été très fortement impressionné en 1941-1942 par les qualités pédagogiques et la personnalité de Robert Jardillier, son professeur d’histoire et géographie. Agrégé d’histoire, il a décidé de lui consacrer sa thèse de doctorat. Ayant pu interroger les fils et les proches de Robert Jardillier, il a réuni à cet effet une documentation très abondante et en partie irremplaçable.