La perte, le don et l'écriture
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La dépense est-elle possible ?Telle était la question que Georges Bataille rencontra dans les premières années de guerre, et qui le conduisit à renverser radicalement ses réflexions passées. Après avoir constaté l’impossibilité de la dépense, il passe en effet – grâce à Maurice Blanchot – de la « volonté de perte » à la « volonté de chance », et cherche moins à réaliser la dépense qu’à la laisser se réaliser d’elle-même. L’écriture, bien étrange, de La Somme athéologiquedoit par ailleurs se comprendre en fonction de ce changement de perspective : pour rester fidèle à la « volonté de chance », Bataille se trouvait à la fois devant l’interdiction et l’obligation d’écrire, semblable ainsi à l’« écrivain » que décrit Blanchot dans « De l’angoisse au langage ». Le présent essai, qui met en relief ces « drames » ayant eu lieu chez Bataille durant la Seconde Guerre mondiale, tente par la suite d’analyser ses textes post-athéologiques et littéraires.