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Réunissant des contributions appuyées sur des investigations empiriques et d’autres plus spéculatives, l’ouvrage se propose d’interroger la tension entre les vertus célébrées du sens commun comme sagesse pratique et les défauts manifestés par le caractère souvent simpliste de ses assertions. Autrement dit, il s’agit d’éclairer la contradiction entre sa capacité à faire sens, et sa difficulté à s’autocritiquer. Ainsi, le terme « commun » pourra d’abord exprimer la généralité. Il pourra aussi désigner la particularité de la vision du monde d’une société ; il montrera donc en même temps que la dimension unificatrice de celle-ci, sa relativité géographique et historique. Il pourra enfin renvoyer à la superficialité et à l’étroitesse d’esprit d’un individu ou d’un groupe. Quant au mot « sens », on l’appréhendera soit dans son acception sensible, soit dans son acception intellectuelle, soit encore comme le lieu d’articulation entre le sentiment subjectif et la raison objective. On voit finalement que la capacité sensitive ou cognitive du sens commun, comme sa dimension intersubjective, est susceptible d’être valorisée ou dévalorisée, jugée ouverte ou fermée. Mais n’est-ce point là le signe de l’ambivalence ontologique de toute existence sociale ?