En suivant la mouche…

La mouche, présente partout dans le monde, est familière aux hommes. Si ses performances aériennes peuvent susciter l’admiration, son contact avec les souillures et les cadavres provoque aussi le dégoût. Parce qu’elle attaque cultures et bétails, et peut être mortelle pour l’homme, on lui fait la guerre, à l’aide de moyens techniques appropriés. Mais cette reine des laboratoires scientifiques se voit aussi mise en scène par la littérature et les arts, en des jeux de miroirs reflétant les sentiments humains. La philosophie voire la théologie, généralement amoureuses de l’abeille, métaphorisent, à travers la mouche, des questions d’ordre biologique et métaphysique : reproduction, sens de la vie, vrai et faux, mort, colère et dérision. Au sein des multiples relations qui unissent l’homme et l’animal, le vagabondage obstiné de la mouche et sa présence irritante ou divertissante suscite un imaginaire tout à fait singulier.


Odette Barbero est docteur en philosophie à l’Université de Bourgogne et professeur associé à l’Université libano-française de technologie et de sciences appliquées.

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